Les réformes de la santé dénoncées à Queen’s Park
Posted: April 30, 2019
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La Coalition ontarienne de la santé représente plus d’un demi million de personnes, issues de 400 organisations différentes. Photo: Radio-Canada / Fanny Geoffrion
Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi devant l’Assemblée législative de l’Ontario pour protester contre les changements apportés par le gouvernement au système de soins de santé.
Des bus en provenance de tout l’Ontario ont convergé vers Toronto pour réunir des représentants syndicaux, des ambulanciers, des infirmières, des patients, des étudiants ainsi que des citoyens qui se portent à la défense des services de santé.
Le rassemblement était organisé par la Coalition ontarienne de la santé. Ce regroupement soutient que les changements mènent à la privatisation de certains services de santé, une hypothèse que la province rejette. La ministre de la Santé, Christine Elliott, a déclaré que le gouvernement tenait au système de santé public.
La porte-parole de l’opposition en matière de santé, France Gélinas, n’est pas rassurée pour autant. Elle soutient qu’il est possible de transformer le système autrement, sans privatiser les soins ou créer une grosse bureaucratie à Toronto
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La député néo-démocrate France Gélinas croit qu’il y a d’autres façons d’améliorer le système. Photo : Radio-Canada / Fanny Geoffrion
Atteinte d’une maladie génétique rare, Amanda McCallum est venue à la manifestation pour revendiquer des services pour elle-même et pour son fils. Elle reçoit des injections chaque semaine pour soulager ses douleurs chroniques, mais elle affirme que la réforme réduira leur fréquence à quatre fois par année, ce qui la forcera à se déplacer en fauteuil roulant.
Mme McCallum s’inquiète aussi des changements qui surviendront dans les écoles et de l’impact qu’ils auront sur son jeune fils, qui a besoin de services spéciaux.
La directrice de la Coalition ontarienne de la santé, Natalie Mehra, estime que les dépenses du gouvernement en matière de santé annoncées lors du budget provincial ne couvriront pas le coût de l’inflation et représentent en réalité une réduction du financement des hôpitaux.
Le groupe critique également la province pour avoir regroupé les régies régionales de la santé (RLISS) pour former une grande agence, affirmant que le changement n’améliorera pas les soins aux patients.
Emily Innes-Leroux, qui est porte-parole du syndicat SEIU Healthcare, doute elle aussi de l’efficacité d’un tel changement.
Si une personne prend toutes les décisions et que les personnes qui travaillent au quotidien n’ont plus de voix, il n’y aura plus personne pour s’assurer que le système fonctionne. Ça fera en sorte que l’argent n’ira pas nécessairement au bon endroit.
La députée France Gélinas ajoute que l’Ontario est un territoire beaucoup trop grand pour ce type de centralisation.